"La musique comme introspection, personnelle et universelle. La chose n’est pas nouvelle, c’est même le ciment qui lie depuis toujours musique pop, rock ou variété. Cela tombe bien, sur ce nouveau disque, Victor Gobbé alias Lesneu a décidé de ne pas choisir et de piocher avec le talent qu’on lui connaît dans le meilleur de Chamfort ou Polnareff, dans la douceur de Beach House et l’énergie en particulier vocale des Walkmen. Sa musique porte plus que jamais la nostalgie de temps anciens, de ces vacances en bord de mer, de photos jaunies et craquelées, lorsque derrière les bandes de filles et de garçons, se cachent des individus qui se cherchent, se tournent autour, flirtent. Des amours éphémères, platoniques même parfois alors qu’on les rêverait immortels aux yeux du monde.
Sur des airs de toujours qu’il s’applique à remettre au goût du jour depuis son premier disque il y a déjà 5 ans, Lesneu pioche dans les souvenirs, exprime des regrets ou s’interroge sur ces relations amoureuses jamais simple, celles que l’on construit entre euphorie et pragmatisme ou celles que l’on fantasme avec des êtres intimidants et inaccessibles. La relation amoureuse comme une obsession guide l’ensemble d’un disque où chaque titre entre en résonance avec un autre, "Entre moi et toi", "Entre toi et moi" comme deux points de vue antagonistes au moment de tirer un trait sur l’histoire ; "Tes yeux" et "La raison" ou l’ambivalence perpétuelle entre l’attirance passionnée et la recherche de durabilité solide. Et puis comprendre ce qui n’a pas fonctionné, chercher des responsabilités dans le mince espoir d’avancer et de trouver sa place.
Portées par une voix en constante évolution, moins grave mais plus ample, les chansons de "Ce qui ne vient lamais vraiment" se développent dans leur propre espace-temps, à la fois baignées du minimalisme de compositions qui vont à l’essentiel, sans user de plus de mots ou de notes que nécessaire, mais aussi en se parant d’artifices instrumentaux entre ombre et lumière, où des claviers étincelants et aériens pleins d’espoir en un amour absolu côtoient les guitares orageuses de la dispute et le saxo triste et langoureux du doute et de la rupture. Album lumineux à l’image de sa pochette colorée, mais qui nous plonge dans la tristesse des sentiments perdus et des lendemains incertains. Un disque de son temps." (Olivier Henry)
credits
released March 4, 2022
Joué, enregistré et mixé par Victor Gobbé entre Lesneven et Brest au studio Arbre Arbre Arbre
Choeurs additionnels sur « Tes yeux », « On ne saura jamais vraiment » et « Arbre » par Blanche Leblond
Masterisé par Paul Gold au studio Salt Mastering à Brooklyn
Peintures pas Victor Gobbé
Graphisme par Alois Lecerf (Voyons voir)
Dreamy and ultra-chill pop music from this Mexico City group combines kaleidoscopic psychedelia with lots of blips and bloops. Bandcamp New & Notable Oct 14, 2021